Earwicker #I conduit le visiteur du Salon à sonder l’environnement qui l’entoure par un dispositif de captation et de retransmission sonore en temps réel. Invité à l’écoute clandestine des sons enregistrés dans cette mémoire phonographique, le spectateur rejoue les intentions des architectures sonores de surveillances militaires tout en faisant l’expérience d’un rétrécissement poétique du réel.
Suite à un protocole de captation tenu secret avec les commissaires Ami Barak et Marie Gautier, l’activité du salon a été enregistrée lors du vernissage. Le décryptage de cet enregistrement a donné lieu à une édition numérique accessible en cinq exemplaires lors de la vente aux enchères du Salon de Montrouge.
Cette installation emprunte son nom au personnage éponyme de James Joyce dans son ouvrage Finnegans Wake. Figure de l’espion, Peter Swendy nous rappelle dans son livre Sur écoute, esthétique de l’espionnage, que Earwicker «est doté d’une faculté de réception et de rétention grâce à laquelle il peut compiler une longue liste de tous les noms injurieux dont on l’avait affublé. L’espion Earwicker pourrait donc servir d’emblème à cette surécoute où la réception à distance est aussi, d’emblée, rétention archivée.»